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Discorso all'Università El Khadra di Tunisi


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L’Union Européenne, un projet d’unification continentale, un projet d’avenir
Dans les dernières 60 années, les peuples de l'Europe, ont crée, avec détermination et patience, un espace de paix et de prospérité dans lequel vivent aujourd'hui près de 500 millions d'Européens. Il s'agit d'un succès sans égal.

La démarche de l’après guerre, était de permettre la réconciliation entre ennemis héréditaires. Pour atteindre ce but, les pères fondateurs de l’Europe avaient envisagé une stratégie très audacieuse. Il fallait travailler à la création de « solidarités de fait » entre nations longtemps séparés par des barrières politiques, et parfois physiques, infranchissables. Cette stratégie a eu un succès formidable. Nous avons accompli beaucoup de choses. Le marché intérieur, Schengen ou la politique extérieure commune en sont un témoignage concret. L'euro, notre monnaie commune, incarne cette unité et le succès dont on a été capable dans les dernières cinquante années.

Au fil des années, l’accent à été mis sur l’intégration économique, mais le but à toujours été politique.

C’est ainsi que, à partir d’un noyau originaire des six pays fondateur, on à pu intégrer progressivement dans une espace commun les pays de l’Europe du nord ; puis, dans les années quatre-vingts, ceux de la méditerranée qui sortaient de la dictature ; et dans les années ’90, les pays qui durant la guerre froide avaient été non-alignée.

Cependant, la démarche plus audacieuse, à été la réunification avec les pays de l’Europe centrale et de l’est, sur lesquels était tombé un rideau de fer dans l’après guerre. La chute du mur a fait naitre en Europe un mouvement en faveur de l'Europe. Des millions de personnes ont senti un besoin de liberté. Ils ont senti qu’il était possible de se débarrasser de la tyrannie et de découvrir le souffle puissant de la liberté. Le "vent du changement" a bouleversé l’Europe à jamais. Avant 1989, la Communauté européenne signifiait surtout une intégration économique - le marché intérieur était en route, Schengen n'en était encore qu'à ses balbutiements - mais une nouvelle dynamique s'est alors emparée de notre aventure commune.

Permettez moi une parenthèse la dessus. Comme vous le savez, en Europe on parle souvent de «printemps arabe» pour indiquer les bouleversements de ces derniers mois en Tunisie et ailleurs. Pour les européens, elle est hautement symbolique. Elle établie un parallèle entre l’aspiration a’ la liberté et à la démocratie qui a animés cettes révolutions et les aspirations qui ont inspiré la lutte décennale des européens de l’est.

Ce n’est pas pour eurocentrisme que nous utilisons une expression tirée de notre histoire récente. C’est parce que nous reconnaissons l’universalité des aspirations sous-jacentes : dignité, liberté, démocratie, respect des droit. C’est pour souligner un sentiment de fraternité envers les peuples des pays de la rive sud. C’est aussi – au moins, dans mon cas – pour manifester l’ admiration pour ce qu’ a ètè achevé.

Mais je reviens sur l’Europe. Grace à ses élargissements successifs, l’Union européenne est devenue l’expression politique de notre continent.

Il faut maintenant compléter le processus. L’accès des Pays des Balkans occidentaux est le prochain pas à franchir. Leur volonté de rejoindre notre club fait suite à une période de barbarie et de violence qui nous semblait impensable en Europe après 1945. Cela devrait nous inciter davantage à les accueillir. J’en ai fait une priorité de mon action de Ministre des Affaires Etrangères. Je suis sur que le gouvernement de M. Monti et ceux qui suivront en feront autant.

Le défi de la crise économique

Ce grand projet d’unification continentale dans la paix est en danger. Nous traversons une crise qui touche le cœur, tangible et symbolique, de l'Union européenne, l'euro. C'est une crise existentielle. Et nous devons la surmonter.

Tout a commencé, comment vous le savez, avec la crise grecque. On n'avait pas vraiment prévu qu'un pays représentant 2,5 % du PIB de la zone euro puisse compromettre sa stabilité financière. On n'avait pas considéré le niveau d’interdépendance des économies européennes. Ce qui nous à amené a sous estimer le risque de "contagion".

Quand les symptômes de la crise ont apparus, il aurait fallut une action forte de la part de l’Europe. Mais l’Union ne s’était pas encore dotée des instruments nécessaires. L'intégration monétaire et financière est allée plus vite que l'intégration des politiques économiques et de la supervision bancaire.

C’est ainsi que la politique a été devancée par les marchés. La "faillite des marchés" et la "faillite politique" sont à l'origine de la crise bancaire, puis de la crise de la dette souveraine, provoquant une tempête qui nous secoue et qui n'est pas encore apaisée.

Je veux être clair là dessus. Les écarts de taux (ou spreads dans le jargon financier) sur les titre de la dette publique de certains pays européens, dont l’Italie, n’ont rien à voir avec la rationalité économique.

Je ne sais pas s’il faut reprocher davantage les problèmes de redressement des finances publiques ou la faiblesse de la gouvernance économique européenne, la panique irrationnelle des marchés ou la spéculation financière. Mais il est absurde que les spreads fassent apparaître des risques de défaut pour des pays de l'eurozone très importants que ceux de pays émergents comme l’Ukraine!

Les fondamentaux de la zone euro restent solides. La dette de la zone euro est largement inférieure à celle des Etats Unis ou du Japon. Le déficit est sous contrôle. L'euro lui-même reste une monnaie forte. Preuve en est que, en dépit de tout, le taux d’échange est resté 1,30 dollar pour un euro. Je suis confiant : la rationalité prévaudra et l’attaque aux titres européens, et donc, indirectement, à l’euro, cessera.

Bien sur, il faudra que les européens fassent leur part. Il est très important que nous affichions une détermination sans faille pour ramener l'euro dans des eaux plus calmes. Nous mettrons tout en œuvre pour garantir la stabilité de la zone euro.

Nous avons déjà pris d'importantes décisions. On a ramené l'endettement de la Grèce à un niveau plus supportable; on a mis en place un pare-feu pour éviter la contagion; on a œuvré pour rétablir la confiance dans le secteur bancaire européen ; on a entamé un processus d’assainissement des budgets e de renforcement de la compétitivité dans les États membres menacés. Maintenant, il faudra passer de la « phase 1 », caractérisée par l'austérité, a la « phase 2 », où il faudra intégrer la discipline budgétaire avec la croissance économique et l'emploi.

L’Italie a fait et est en train de faire beaucoup

L’Italie a dès le début de la crise opéré dans la conviction qu’il n’y avait ni d’escamotages ni de raccourcis.

Le président Napolitano l’a souligné, à juste titre, à maintes reprises. La décision d'adopter la monnaie unique reste valable et irréversible. Pour l’Europe et pour l’Italie il n’existe aujourd'hui d'autre solution que de poursuivre sur la voie de l'euro.

Le Gouvernement présidé par M. Berlusconi, dont j’ai eu l’honneur d’être Ministre, avais entamé les reforme nécessaires pour redresser le budget de l’Etat er relancer la compétitivité. Je me limite ici à mentionner le programme de reformes pour l’Italie qui a été présenté au mois d’octobre.

Le moment étant aux chois difficile, il a été clair, au mois de novembre, qu’il fallait une plus vaste convergence des forces politiques italiennes pour avancer les reformes. En homme d’Etat, le Président Berlusconi en a tiré les conséquences, et à démissionné pour offrir son soutiens à un gouvernement «technique ».

Sous l’égide du Président de la République, le Gouvernement de M. Monti a donc été crée. Un gouvernement qui, grâce à un très vaste soutien parlementaire, est en train de d’adopter des mesure qui remettront l’Italie sur les rails. Dans son intérêt et dans l'intérêt de l'Europe.

b) La solution: plus d’Europe et plus de démocratie pour ouvrir la voie aux Etats-Unis d’Europe

Il s'agit maintenant de renforcer davantage la convergence économique au sein de la zone euro, d'améliorer la discipline budgétaire et d'approfondir l'union économique. Tous les pays devraient œuvrer dans le même sens, tâcher de mieux équilibrer leurs budgets et être plus étroitement intégrés.

Responsabilité et solidarité: chaque membre de la zone euro tient entre ses mains le sort économique et politique de la zone euro tout entière. La zone euro tient dans ses mains le sort économique et politique de chaque membre.

Il nous faut une discipline budgétaire et une intégration économique et budgétaire. Non seulement pour sanctionner ceux qui n'ont pas respecté les règles, mais aussi pour relier nos politiques et pour élaborer une politique authentiquement européenne, et pas seulement une addition de politiques nationales. Pour démontrer que nous partageons une communauté de destin. Nous devons prendre conscience que cela implique un partage de souveraineté pour tous, et non seulement une perte de souveraineté pour les pays en difficulté.

Maintenant que la rigueur budgétaire a été établie, il faut un engagement collectif plus clair en faveur de l’Euro. Et une croissance économique plus structurée.

Des hypothèses ont déjà été envisagées. La création de titres de la dette publique européenne, les « Eurobonds » ; l’extension des pouvoir de la BCE, à l’image de la Federal Reserve américaine. Je ne veux pas m’attarder sur les détails. L’important, est qu’on en comprenne l’esprit : plus d’Europe. Celle-ci est la bonne voie pour sortir de la crise.

Il revient à l’Union de résoudre les défis internes pour faire valoir ses position sur les grands défis internationaux.

Une fois récupérées ses forces, l’Union devra se concentrer sur les défis extérieurs

Le reste du monde bouge. La démocratie indienne a montré ses capacités économiques. Des dizaines, voire des centaines de millions de personnes sortent de la pauvreté. Le système chinois a également montré une certaine flexibilité en intégrant l'économie de marché dans son modèle. En Amérique Latine, quasiment toutes les dictatures ont disparu et c'est tout un continent qui se redresse. En Afrique aussi, la croissance économique s'accélère ces dernières années et il y existe, malgré tout, davantage d'espoir.

Dans ce contexte de globalisation que connait notre planète, nous avons besoin d’une gouvernance mondiale plus forte. C'est là la grande feuille de route qui doit inspirer nos actions.

Mais pour avoir un rôle dans les nouveau monde qui est en train de naitre, dans le monde de l'interdépendance et de la compétition globale, les européens devront faire preuve d’unité.

C’est là la démonstration la plus claire et transparente de la validité permanente du processus d’intégration. Ce n'est qu'en tant qu'Union, dans l'équilibre subtil entre unité et diversité que nous avons développé, que nous pouvons défendre nos intérêts et nos valeurs dans le monde en transformation. Les ressources ne nous manquent pas. Il faut relancer et renforcer la volonté politiqu

Les défis, pour une Europe renouvelée et régénérée ne manquent pas.

Premièrement, il y a les défis de la paix. Dans notre région, ils sont nombreux, et demandent que l’Europe joue son rôle. Nous devons aider la consolidation démocratique dans les pays qui viennent de sortir de régimes autoritaire; faire renaitre le dialogue entre les israéliens et l’ANP, dans le but de favoriser la solution de deux état qui vivent en paix et en sécurité; soutenir le rôle de la Ligue arabe et faire en sorte que les violations des droit de l’homme en Syrie cessent; faire tout ce qu’il faut pour empêcher que le programme nucléaire iranien déstabilise la région. Et ce n’est que des exemples, qui pourraient se multiplier, si on considère que l'Union a l'ambition et les moyens pour jouer un rôle global.

Deuxièmement, il y a les défis économiques, énergétiques et climatiques. Le grand défi aujourd'hui est de maintenir le libre-échange tout en maîtrisant et en équilibrant la mondialisation.

Il faut faire en sorte que les règles dans ces domaines soient bien établies et respectées par tous.

Il faut éviter que la croissance de l'économie des pays émergents entraine une hausse des prix excessive dans certains pays. Et vous avez une expérience directe de ce phénomène.

Il faut faire face aux problèmes de la sécurité de l’approvisionnement énergétique et de la diversification des sources. Un problème qui sera de plus en plus global mais qui touche en particulier l’Europe, vu sa dépendance énergétique.

Il faut entamer des solutions collectives au défi global par excellence: l'écologie. L’Europe reste à l’avant-garde dans ce domaine, étant la seule région du monde qui a une législation contraignante en matière de réduction de CO2. Mais elle ne pourra pas résoudre toute seule ni le problème de l'effet de serre, ni les autres enjeux de la protection de l'environnement.

Au sein de l’Union, nous devrons aussi discuter sérieusement et constructivement d'une politique d'immigration et d'asile plus commune. Quand j’étais commissaire européen j’ai beaucoup travaillé là-dessus. Et j’ai continué en tant que Ministre du gouvernement Berlusconi. C’est un sujet très sensible, sur lequel l’Europe a perdu du temps précieux. Mais il est évident qu’il doit être abordé désormais à niveau européen.

Les espoirs du printemps arabe et la réunification de l’espace méditerranéen

La Méditerranée a été pendant des millénaires le centre du monde. Il faut travailler ensemble afin qu’elle le redevienne.

Nous, les européens, sommes en train de faire notre part.

Les Mediterranèens du Sud sont en train de faire la leur. Ils ont démontré qu’il n’y a pas de défis impossibles, exactement comme l’ont fait les européens dans leur lutte inégale contre les régimes communistes. Ça pourra marquer l’histoire de notre région.

Un Maghreb libre, démocratique, respectueux des diversités et ouvert au monde serait le partenaire idéal d’une Europe en train de s’unifier. Cela marquerait la chute d’un rideau de fer moins visible de celui qui coupait l’Europe en deux, mais néanmoins présent. Le rideau qui a trop longtemps empêché la reconstitution de l’unité politique et culturelle originaire de la méditerranée.

Un Egypte democratique òù les forces politiques islamiques coòpèrent avec la communauté internationale et leur voisins. Une nouvelle Lybie que nous, ensemble, avont aide a sortir d’une dictature.

Nous devons faire face ensemble aux grands défis de la modernité: changement climatique, dégradation de l’environnement, accès à l’eau et à l’énergie, migrations, droits de l’homme, dialogue interculturel.

Je suis convaincu, que l’Afrique du nord et l’Europe pourraient profiter énormément d’une coopération plus étroite dans le domaine scientifique et universitaire. Des échanges plus nombreux d’universitaires et de scientifique est le premier pas à franchir. Un pas hautement symbolique.

D’autre réalisations concrètes pourraient inclure la protection de l’environnement et en particulier de notre mer commune, la Méditerranée. Le soutien aux PME du sud et du nord. La protection civile face au catastrophes maritimes, les autoroutes maritimes, pour ne mentionner que quelques exemples.

On à crée les structures pour faciliter cette coopération: le processus de Barcelone, il y a quelques années, la politique de voisinage et l’Union pour la méditerranée plus récemment. Cependant, il faut être conscient que les institutions peuvent être au service des politique mais ne peuvent pas les remplacer. Il faut leur donner du souffle. Il faut leur donner de l’âme afin qu’elle fonctionnent. Et c’est les peuples, les gouvernement, la politique qui doivent faire ça.

On a les moyens et l’énergie morales pour éviter, en tant que macro région, un destin de déclin.

Franco Frattini
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Pubblicato da Franco Frattini il giorno 12.11.12. per la sezione , , . Puoi essere aggiornato sui post, i commenti degli utenti e le risposte utilizzando il servizio di RSS 2.0. Scrivi un commento e partecipa anche tu alla discussione su questo tema.

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